Marathon de Paris 2013: dans la douleur...mais mieux

Bonjour,

Voilà enfin le jour J, l'aboutissement d'une prépa de 9 semaines avec des conditions météo pas toujours facile mais heureusement le soleil et le ciel bleu est bien présent. L'avantage d'être là pour la deuxième fois nous permet d'avoir nos repères afin de ne pas être garer trop loin des Champs ce qui nous permet d'aller faire un petit tour sur l'avenue avant de se préparer tranquillement.

La tenue: Samedi, j'hésitais sur la tenue à mettre, je laisse le short et le tshirt manche courte dans le sac et opte pour le corsaire et les manches longues du maillot rouge de la Runnosphère. Pourquoi ce choix malgré la météo? pour le tshirt, je l'ai déjà tester dans des conditions identiques et je sais que manches relevées, j'ai presque le même confort que le manche courte. Par contre pour le bas, je choisit le corsaire pour essayer de garder un max de chaleur sur les cuisses, peut être une des raison de mes crampes de l'année dernière.

Objectif et stratégie de course: j'ai la même ambitions de chrono de 3h30 que l'année dernière qui s'était terminé dans la douleur avec un 3h57' très décevant. Pour mon premier marathon, j'étais parti un peu la fleur au fusil en me disant "jusqu'ici tout va bien, on verra plus tard" mais cette année, je choisit de partir sur mon allure marathon de 4'58/km au moins jusqu'au 30-35ème. Pour cela, je règle l'affichage de ma montre sur 3 paramètre : le chrono, la distance et l'allure moy de la course ce qui m'évite de faire le yoyo comme ça peut être le cas pour l'allure instantanée.J'ai même dans l'idée de suivre un meneur d'allure.

 Pour ce qui est de l'alimentation, je pars avec ma ceinture Spybelt rempli de 3 gels Décathlon et un gel Overstim Coup de fouet, j'ai prévu de prendre un gel tous les 10 km et les coup de fouet vers le 38ème km. J'ai hésité à prendre mon bidon Simplehydration mais j'ai préféré me contenter de l'eau des ravito, prendre ce bidon m'aurait permis de sauter le premier ravito.Je pars également avec un tube de Sporténine pour prendre un comprimé toutes les heures, histoire de prévenir des crampes.


Le départ:

Avec mon frère et son look à la Arnaud Clément

Nous nous apprêtons à rentrer dans notre sas, le départ est dans une dizaine de minutes, le temps de passer en coup de rapidement devant la boutique Nike passer le bonjour à Giao.
Je croise aussi Renaud et son collègue laurent nous échangeons quelques mots et repartons chacun dans nos sas respectifs.

Contrairement à l'année dernière, l'échauffement se réduit à peau de chagrin, à peine quelques mètres de trot mais ce n'est pas primordiale sur marathon surtout que l'on va rester sur place une dizaine de minutes sur place après le coup de feu.

Cette attente nous permet de taper la discute avec 2-3 coureurs dont un de Lyon qui fait son premier marathon de Paris et qui semble impressionné par la foule. Nous lui donnons quelques conseils sur le début du parcours en léger faux plat et de ne pas se laisser "emporter" par la foule ainsi que le déroulement du départ par vagues.Sympa ce moment de convivialité qui m'avait fait défaut l'année dernière trop stresser par l’évènement.

Le coup de pistolet est donné, nous avançons sans bousculade, pas à pas vers la ligne départ, il faut juste faire attention aux déchets(vêtement, sac, bouteille...) jonchant le sol.

8h57: nous passons la ligne, 12 min après le coup de feu, déclenchement de la montre



Km0 à km5: prudence pour le départ Chrono: 24'42 obj 3h30: 24'50 (l'année dernière 24'14)

Je pensais suivre un meneur d'allure mais comme ils sont rentrés un peu tard dans le sas, ils sont derrière moi, ce n'est pas grave, je pars tranquillement sans me laisser griser par le flot de coureurs, je surveille (déjà) ma montre pour caler mon allure vers les 4'56-4'58/km. Même à cette allure, je double des coureurs largement plus lent, quel intérêt de se mettre dans un sas vraiment plus rapide? je sais pas.
1er ravito, j'accélère légèrement l'allure afin de pouvoir lever le pied pour boire correctement, mon frère qui est dans mes pas me donne un morceau de sucre



Km6 à km 10: Avant le bois de Vincennes Chrono: 49'25 obj 3h30: 49'40 (l'année dernière: 48'47)

Le passage de la place de la Bastille est pour moi un des moments fort de cette course car il y a beaucoup de monde. Je surveille toujours mon allure, je double ou je me fait doubler mais je reste dans ma stratégie de course. Vers le 8ème, un des meneurs d'allure me double comme une flèche suivi par quelques coureurs, je sais pas quelle est son allure mais je l'estime plus proche des 4'20/4'30, j'essaye même pas de le suivre, il disparaît aussi rapidement qu'il m'a doublé, j'ai pas compris là... Je prend mon gel juste avant le ravito où je prend une bouteille d'eau mais aussi une poignée de raisins sec



Km11 à km20: le bois de Vincennes.

Le bois de Vincennes est la pause pipi pour beaucoup de coureurs, je sais pas si il y a une nappe phréatique sous cette partie de parcours mais il risque d'y avoir quelques traces d'urine :-). Déjà l'année dernière, cette partie m'avait semblé très longue, j'essaye de regarder le paysage autour de moi, de profiter un peu du parcours ce que je n'avais pas vraiment fait l'année dernière.
Plus j'approche du 20ème km et plus je me rend compte que je ne suis pas autant à l'aise sur cette première moitié que l'année dernière, je n'ai pas vraiment mal aux jambes mais comme un sentiment de lourdeur, j'appréhende déjà le passage des quais.Le retour dans Paris est un soulagement
Je ne donne pas mon chrono au 20ème car ma montre à un décalage de 150-200m par rapport à la "borne" kilométrique et je n'ai pas le temps officiel.











Du km21 au km 23: avant les quais: semi en 1h45'02 obj3h30: 1h44'18

J'aime bien cette partie du parcours, il y a beaucoup de monde notamment lors du passage au semi et le retour sur la place de la Bastille. Je passe le semi en 1h45'02 (au lieu de 1h44'18) contre 1h43'47 l'année dernière, je suis un peu en retard mais je sais que le plus dur reste à faire, ça confirme juste ce que je pensais sur mes sensations moins bonne que l'année dernière à ce moment.
Je me fait doubler de temps en temps par des groupes de coureurs du même sas mais venant des vagues suivantes. J'entends souvent des coureurs dirent qu'ils sont en avance sur leur chrono et leur accompagnateur leur demander de se calmer, je pense à ce moment là qu'une bonne partie vont sûrement le regretter plus loin. En parlant l'accompagnateur, j'ai perdu de vue mon frère qui avait quelques mètres d'avance sur moi, je ne le reverrais pas avant la fin



Du km24 au km 32: les quais, voies et tunnel: 30ème km en 2h31'27 obj 3h30: 2h29' (année dernière: 2h31'20)

L'arrivée sur les quais et les passages sont les ponts, cette partie de la course ne s'était pas bien passé l'année dernière avec les premières alerte de crampes. Inconsciemment, mon allure chute, les mollets vont bien mais les cuisses commencent à être bien raide, je rentre dans le dur. Je passe au 25ème km en 2h05'03 au lieu des 2h03'34 de l'année dernière (obj 3h30: 2h04)
Je ne m'affole pas profite du paysage urbain, échange 2-3 mots sur la Runnosphère avec un concurrent après le ravitaillement. Même si je ne suis plus dans l'allure cible, je suis soulagé de ne pas avoir plus mal aux jambes, le passage sous les ponts se passent bien, sans trop de douleurs. Il y a encore beaucoup de gens qui nous encourage, je cherche en vain mon père mais il y a trop de monde.
Le passage sous le tunnel est un passage étonnant entre concentration de certains, cris de motivation des autres tout ça sous le bruit des extracteurs d'air assourdissant, je préfère essayer de rester dans ma bulle. Déjà je double des coureurs qui marchent ou qui font des étirements.



Du km 33 à la fin: Le bois de Boulogne

Je commence à avoir de plus en plus mal aux cuisses, sur le devant des cuisses (les quadriceps je pense), on rentre dans le bois de Boulogne, l'année dernière j'avais fait ce passage dans un état second, pétri de crampes.
 Je passe au 35ème km en 2'59'58 au lieu des 3h03 de l'année dernière mais loin des 2h53 de l'obj. Plus on avance et plus le nombre de coureurs sur le bord de la route augmente, certains pestent de devoir marcher, d'autres crient de douleur.
Je doit me résigner à alterner marche et course, voilà le mur, il faut que je gère, comme je peux, je n'ai pas de crampes mais je n'ai plus de jambes, les cuisses sont dures comme du béton, elles ne me font pas trop mal mais je n'ai plus de force. Ce passage dans le bois me semble étrangement plus long que l'année dernière, presque interminable.
 Il faut que je trouve la clé pour finir dans un chrono raisonnable, je profite du décalage qu'a ma montre sur les bornes kilométriques. Elle a toujours 150-200m d'avance sur la borne et je marche pendant cette distance avant de recourir.Je marche aussi pour prendre mon ravitaillement, je m'arrose un peu les cuisses, ça fait du bien....sur le coup
L'allure a considérablement chutée mais c'est devenu secondaire, il faut que j'en finisse, j'essaye de chasser les pensées négatives de mon esprit ( ce que je fout là, à quoi ça sert tout ça, pourquoi être reparti sur un marathon...) Je prend le gel coup de fouet au 38eme km, ça me boost un peu, je crois que la rencontre avec Greg, qui fait quelques mètres à mes côtés me font encore plus du bien, je le remercie grandement.

Je marche encore un peu au 40ème km mais comme l'année dernière, je veux finir en courant...



L'arrivée: 3h44'06

La vue de la ligne d'arrivée est un soulagement, même si les jambes ne sont plus là, je suis encore lucide, avec les 4-5 coureurs autour de moi, on demande au public de nous faire encore plus de bruit pour nous soutenir, ceux qu'ils font à grand bruit. L'année dernière, je n'avais pas vraiment profiter de ces derniers mètres mais cette année je prend les temps de lever les bras, de profiter de cette fin. Çà peut paraître ridicule mais ne pas vivre pleinement ces derniers cm a été une frustration avec le recul, je crois que c'est ce qu'on appelle la cerise sur le gâteau.

je finis en 3h44'06, déçu bien sûr de ne pas avoir atteint mon objectif de 3h30 mais heureux d'avoir améliorer mon chrono de 13' (3h57'09), je gagne près de 4000 places, c'est pas rien :-)

Je retrouve mon frère qui fini en 3h42'26

Données Garmin: http://connect.garmin.com/activity/294619577

Compte rendu de la Runnosphère:
Run Free: Marathon de Paris 2013: record personnel
Run,reporter,run: Marathon de Paris, l'histoire était trop belle pour y croire
Jahom Runner: marathon de Paris 2013,entre joie et frustration
InZeSentier: Résultats de mon marathon de Paris 2013
La souris: je mets un billet sur ta tête
The Pink Runner: Marathon de paris 2013: le récit qui va bien


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